vendredi 30 août 2013

La petite pharmacie du Dr F, épisode 1 : les compléments alimentaires quotidiens

Ami lecteur,
Il est temps d'attaquer une série de posts sur ce qui est un peu le domaine de prédilection du Dr F : les compléments alimentaires, les plantes médicinales, l'homéopathie (LOL, vous y avez cru ?), les compléments pour le sport et le contrôle du poids, les smart drugs, le crack, et on va s'arrêter là pour le moment.
Le Dr F essaiera de vous expliquer dans ces petits billets informatifs quels sont les trucs qui marchent bien, quels sont ceux qui sont prometteurs (sans que leur efficacité soit formellement prouvée) et lesquels appartiennent à la catégorie de daubasses de la tante Josiane ou autre poudres de perlinpinpin. Enfin, on ne s'attardera pas trop sur cette dernière catégorie car la liste des substances sur le marché est longue interminable et mieux vaut aller droit à l'essentiel.

^ Une (petite) partie de l'arsenal du Dr F

En avant, donc, pour...

La petite pharmacie du Dr F, épisode 1 : les compléments alimentaires quotidiens pour la bonne santé générale (liste évidemment non-exhaustive)

Bon, ce n'est pas vraiment ma catégorie préférée ni mon vrai "coeur de métier" mais c'est généralement le sujet qui revient le plus sur la table, donc essayons de le traiter comme il se doit.

En principe, une alimentation saine et équilibrée comme la votre contient pratiquement tous les éléments nécessaires (à quelques exceptions près, cf liste ci-dessous), donc pas besoin (ou presque) d'avoir recours aux compléments alimentaires si vous êtes dans ce cas.

J'espère que les scientifiques les plus rigoureux me pardonneront pour ma méthodologie un peu grossière mais par souci de simplicité, on attribuera un niveau "d'efficacité prouvée" à chaque supplément :
-Efficacité démontrée : supplémentation très recommandée
-Efficacité possible/probable : supplémentation à considérer
-Complément prometteur mais manque de conclusions scientifiques (trop peu étudié) : supplémentation possible si vraiment vous avez de l'argent à claquer parier
Encore une fois, on parle bien d'efficacité prouvée et non d'efficacité absolue (si ce concept était quantifiable, ça se saurait...). Autrement dit, un supplément marqué en orange pourra peut-être s'avérer plus efficace qu'un supplément marqué vert au fur et à mesure des découvertes futures de la science, mais pour le moment personne n'en sait rien...
Dernière remarque pour les élargisseurs de coléoptères : les infos et recommandations que vous trouverez dans cet article sont pour la plupart tirées du site examine.com, sorte de "bible du supplément alimentaire" qui ne base ses conclusions que sur les résultats démontrés d'études scientifiques.
Et oui : comme d'habitude le Dr F ne prend pas ses lecteurs pour des rigolos pleins de plumes ou des lecteurs de Men's Health.

Allez, on attaque :

Vitamine D
Une bonne partie de la population mondiale est déficiente en vitamine D, que vous connaissez peut-être sous le petit sobriquet de "vitamine du soleil". Pas de pot : plus vous vivez loin de l'équateur, plus vous avez de chance d'être déficient (bon, je schématise grossièrement mais l'idée est que la source la plus importante de vitamine D est l'exposition au soleil).
Assez palabré, allons droit au but : si vous ne devez prendre qu'un seul supplément alimentaire, c'est sans doute celui-là. On ne va pas passer en revue tous les bénéfices pour la santé : ils sont très nombreux même si les mieux documentés concernent les effets positifs sur les os.

Acides gras oméga-3 (EPA / DHA / ALA)
Bon, on ne va pas trop s'étendre là-dessus : tout le monde a entendu parler des oméga-3, à moins de vivre dans le sarcophage de Toutânkhamon. A priori, il n'est utile de les prendre sous forme de complément que si votre alimentation est déficiente en poissons gras, avocats, noix, amandes, huile de colza ou de lin entre autres... On pourrait encore parler du ratio oméga-6 / oméga-3 mais cet article deviendrait trop long et honnêtement j'ai d'autres chats à fouetter.
Effets démontrés des oméga-3 :
-Baisse de la pression sanguine
-Anti-inflammatoire
-Baisse du taux de triglycérides
-etc.
La déficience en acide gras oméga-3 est quelque chose qui vous mènera tout droit à des problèmes coronariens et plus si affinités. Voila, vous ne pourrez pas dire que le Dr F ne vous a pas prévenus.
Un petit mot sur les poissons : comme vous le savez peut-être, malheureusement certains sont pas mal contaminés (au mercure, au DDT, à la dioxine, au chlordane, à la dieldrine, etc. : miam). Pour plus d'infos sur le niveau de contamination des poissonnets, demandez à votre ami google.

Magnesium
Tout comme pour la vitamine D, la déficience en Magnésium est un grand classique. Si vous êtes déficient, les risques sont une augmentation de la pression artérielle et une réduction de la sensibilité à l'insuline. Le genre de truc qui peut faire mal au derche sur le long terme...
Supplémentation recommandée si votre alimentation est pauvre en noix, amandes, épinards, lait de soja, lentilles, avocats, et bananes entre autres.
Conseil du Dr F : évitez les supplémentations à base de chloride de magnésium et de sulfate de magnésium (ces deux formes sont très peu assimilées par le corps). Privilégiez les formes glycinate, citrate ou aspartate. Posez pas de questions... Lisez juste bien les ingrédients de la boite avant d'acheter n'importe quel bousin.

Vitamine K
Une vitamine fort peu connue du grand public et aussi relativement peu étudiée mais dont la supplémentation est très recommandée par votre bon serviteur. Les effets positifs sur la densité osseuse sont largement prouvés et ce petit supplément miracle pourrait bien avoir de nombreuses autres vertus (neuroprotecteur notamment).
Notez bien que la dose quotidienne de vitamine K s'obtient assez facilement par l'alimentation : l'intéret de la supplémentation est ici d'atteindre des doses bien plus élevées que le "minimum syndical" car certaines études indiquent que les effets positifs recherchés sont (dans une certaine mesure) proportionnels à la dose employée.
Bref, à consommer sans modération.

Thé vert
Un grand classique aux mille et une vertus supposées qui explose tous les autres compléments sur les tests in vitro. Seul petit problème : les études in vivo, quoique pointant de possibles bénéfices pour la santé, sont quand même beaucoup moins concluantes. Ajoutez à cela la faible biodisponibilité (l'assimilation par l'organisme) des composants actifs du thé vert (les catéchines) et le fait qu'une part importante des thés vendus dans le commerce sont contaminés au plomb (renseignez vous bien avant d'acheter telle ou telle marque/variété) et vous comprendrez que mon enthousiasme est relativement mesuré.
Pour booster l'assimilation du thé vert par l'organisme et profiter de tous ses bénéfices, on pourra le combiner avec des omégas-3 ou encore de la quercétine.

Carnitine
La carnitine est une molécule qui intervient au sein de la cellule dans le transport des acides gras du cytosol vers les mitochondries lors du catabolisme des lipides dans le métabolisme énergétique (source : wikipedia). Bref, on sait pas bien ce que c'est mais globalement on s'en fout : l'organisme en produit naturellement et en tant que complément, certaines études arrivent à la conclusion qu'elle :
-Diminue la fatigue
-Contribue à la baisse du taux glucose sanguin
-Augmente la sensibilité à l'insuline
-Pourrait influencer positivement la fonction cognitive
Bref, le Dr F en prend alors pourquoi pas vous ?
Existe sous 4 formes (L-Carnitine, Acetyl L-carnitine, L-Carnitine L-Tartrate et Propionyl-L-Carnitine). Le Dr F recommande l'Acetyl L-carnitine (posez pas de questions j'ai dit...). Evitez la L-carnitine simple, sans grand intérêt.
Dose recommandée : 500 - 1500 mg / jour
Note du Dr F : à prendre entre les repas pour optimiser l'absorption.

Acide alpha-lipoïque
Souvent pris en conjonction avec la carnitine (voire ci-dessus) en raison du mécanisme complémentaire des deux substances, l'acide alpha-lipoïque est un antioxydant assez puissant. Contribue notablement à diminuer le taux de glucose sanguin.
Dose recommandée : 300 - 600 mg / jour

Coenzyme Q10
Voila un antioxydant très prometteur. Dommage qu'il coute un bras...
En gros, pas mal d'études suggèrent que la supplémentation en CoQ10 est très bénéfique pour la fonction coronarienne en général.
Si ce n'était pas si cher, je me jetterais dessus comme la vérole sur le bas clergé mais même avec les fournisseurs les moins onéreux, on arrive à la somme rondelette de 30 euros / mois. Donc merci mais on attendra que le prix baisse.

Spiruline
Une algue bleue vendue sous forme de pastilles ou de poudre (le Dr F recommande plutôt les pastilles. Vous comprendrez pourquoi si vous goutez un jour la poudre de spiruline dissoute dans un verre d'eau...). Encore un antioxydant efficace selon pas mal d'études. Propriétés détoxifiantes en prime.
Ca ne vous fera de toute façon pas de mal de l'incorporer dans vos compléments quotidiens.
A consommer sans modération (1 à 3+ grammes / jour).

Bon, comme cet article commence à être un peu long, voici en abrégé quelques autres compléments que vous pourriez éventuellement prendre :

Zinc (optimisation des niveaux de testostérone)
Rhodiola Rosea (énergie, contrôle du stress)
Curcumin (antioxydant)
Inositol (contrôle de l'anxiété, augmentation de la sensibilité à l'insuline...)
Phosphatidylserine (prévention Alzheimer)
Pyrroloquinoléine quinone (antioxydant très prometteur mais malheureusement trop peu étudié)
Resveratrol (fonction coronarienne, flux sanguin)
Vitamine B12 (fonction cognitive)

Maintenant, une petite question que vous pourriez légitimemement vous poser : quid des autres vitamines (vitamine C principalement) ?
La vitamine C est sans doute le complément le plus consommé de par le monde, mais soyons clairs : à moins que vous ne vous nourrissiez exclusivement de pâtes, de cordons bleus, de thon en boite, de pizzas et de kinder délice (comme mon cochon d'inde favori qui se reconnaitra, mais c'est un autre débat), vous devriez être capable d'obtenir facilement votre apport quotidien de par votre alimentation.
Sur un sujet connexe, deux petites mises au point : contrairement à la croyance populaire, la supplémentation en vitamine C :
1) n'a pas de réel impact sur le niveau d'énergie
2) ne fonctionne probablement pas pour prévenir les rhumes
Concernant les autres vitamines, c'est un peu la même chose : on les obtient assez facilement à travers une alimentation suffisamment variée.
En bref, le consensus actuel est que vous pouvez faire l'économie d'un complexe multivitaminé si votre alimentation est suffisamment variée. Ciblez plutot individuellement les vitamines qui sont difficiles à obtenir par la seule alimentation (cf plus haut).

Bon, voila pour cet article. J'aurais bien voulu vous pondre un truc plus complet mais je suis un gros flemmard le sujet est inépuisable et j'ai un peu peur d'ennuyer les lecteurs. Si vous avez des questions sur d'autres compléments, n'hésitez pas à me demander et j'éditerai cet article même si ça me fait chier avec plaisir pour démonter incorporer le supplément en question.

En vous remerciant.

mercredi 28 août 2013

Petit cadeau pour mon anniversaire

Bon alors c'est mon anniversaire le 31 aout et donc il me semble bien normal que je demande un petit cadeau à mes fidèles lecteurs.
Alors voici mes revendications : je veux ce jeu video dans ma boite aux lettres d'ici deux jours ou bien ce blog publiera des photos de Dominique Strauss-Kahn en tenue d'Adam.



En vous remerciant... Par avance.

samedi 24 août 2013

La roue de l'oubli

Sa besogne terminée, Justinien B se retira du teckel et partit se rhabiller. Puis il s'alluma une Marlboro dont il grilla les deux tiers en une bouffée. Il empocha le billet de 50 euros que lui tendait dédaigneusement Abdelkrim Wagner Pompadourian-Rosenfeld, le réalisateur du film "Rififi dans la basse-cour", et quitta le terrain vague en boitant (ce n'était pas tant son pied bot qui lui allourdissait la démarche en cette belle matinée printanière que la scène avec le cheval qui avait laissé quelques traces).

En achetant son second paquet de clopes de la journée, Justinien se laissa aller à une certaine mélancolie teintée de désenchantement : quel était le point à partir duquel sa vie avait commencé à sérieusement partir en saucisse ?
Etait-ce quand il avait avalé son premier buvard d'acide à l'âge de 7 ans ? Ou à 6 ans, le jour où il s'était amusé à jeter des parpaings depuis un pont de l'autoroute A86 sur les voitures qui passaient en contrebas ? Ou bien la fois où il avait mis un furet dans la culotte de la petite Amandine, sa voisine à l'école maternelle ? Le jour où il avait fait cuire le chat vivant au four micro-ondes ?
Justinien ne savait pas bien... Les souvenirs d'événements embarrassants se téléscopaient dans son esprit...
Et pourtant, il savait qu'au fond de lui, il était un homme bon. Il en était persuadé. Il n'en était pas possible autrement puisque sa mère adorée lui avait prodigué une éducation religieuse hautement éclairée qui lui avait permis de garder un coeur pur, en ligne avec les valeurs de vertu et de sacrifice incarnées par sa famille.
Il ne devait pas se laisser déstabiliser par ces pensées coupables : son âme était celle d'un juste, et ce n'était pas les petits vices minimes auquel il avait la faiblesse de s'adonner de temps à autre qui allaient lui prohiber l'entrée du paradis le jour où son heure viendrait.

Justinien passa à la boulangerie pour acheter une baguette de pain, puis il entra comme tous les matins au café le Lutecia. Il salua René, le patron de l'établissement, et se rendit directement dans les toilettes, le coeur battant.
Il était bien là, au fond de l'urinoir... Le gros crouton de pain qu'il y avait laissé la veille, désormais totalement imbibé d'un salmigondis hétérogène de liquide jaune foncé tirant sur l'orange et le marron clair par endroits.
Justinien avait pris l'une des meilleures décisions de sa vie le jour où il avait rejoint un collectif de soupeurs, ces gourmets incompris qui trouvent leur bonheur dans un bon bout de pain imprégné d'une fricassée d'urine d'inconnus. Quel régal pour les papilles, quel extase gustative ! Le meilleur, c'était lorsqu'on avait la chance de tomber sur un morceau, ou sur une huitre, comme on disait dans le jargon des soupeurs avertis.
Justinien s'empara du divin croûtenard, le débarrassa du bout de chewing gum qui y avait élu domicile, et le plaqua délicatement sur son bec de lièvre pour en siroter l'exquis substrat. Il y trouva des arômes de moutarde à l'ancienne, de tripes à la mode de Caen, de bière (un classique) et peut-être un petit soupçon de Roquefort un peu passé. Un excellent cru en somme, que cette récolte du jour.
Une fois son petit déjeuner avalé, Justinien déposa consciencieusement dans l'urinoir un bon quart de la baguette de pain dont il venait de faire l'acquisition en pensant d'ores et déjà au gueuleton du lendemain dont la simple idée le faisait saliver. Puis il scotcha un billet de dix euros sous l'urinoir : moyennant ce pot de vin quotidien, Marie-Antoinette, la femme de ménage du Lutecia, acceptait de garder le silence et de ne pas nettoyer l'avant dernier urinoir de la rangée, celui sur lequel Justinien avait jeté son dévolu.

Accoudé au comptoir du Lutecia, Justinien commanda trois Martini-Jagermeister-Absinthe on the rocks pour faire passer l'arrière-goût un peu rance que ne manquaient pas de lui laisser les mouillettes.
René -que l'on pourrait décrire comme ressemblant comme deux gouttes d'eau à un patron de bar PMU nommé René- était visiblement en mal de compagnie et en profita donc pour amorcer la discussion avec son client : "Au moins, Jean-Luc Mélanchon, lui, a le courage de poser les vraies questions et n'hésite pas à s'en prendre aux puissants et aux médias [...] les jeanfoutres du gouvernement actuel ont indéniablement des couilles au cul. C'est juste dommage que ce soient pas les leurs [...] quant au Maréchal, on peut dire ce qu'on voudra de lui, mais il n'aurait jamais baissé son froc et laissé un tel foutoir s'installer dans le pays [...] Hitler était un beau salaud, c'est sûr, on ne m'entendra pas dire le contraire, mais d'après de nombreuses sources, Goering était un type vraiment bien..."
Justinien acquiescait vaguement sans prêter attention à ce que racontait René. Il était encore une fois rattrappé par un sentiment de culpabilité diffuse : oui, je suis un soupeur, pensa-t-il, et alors ? On a tous ses petites faiblesses, que je sache ! De toute façon nous sommes tous des pécheurs et pour cela je me repens : le Tout-Puissant reconnaitra les siens !

10h25 : il était presque l'heure de l'office matinal à l'église Sainte-Croix : il ne fallait pas tarder. Justinien fit un saut chez lui pour se changer et en profita pour s'injecter une dose de speed en intraveineuse, histoire d'égayer un peu sa matinée. Voila qui remontait le moral ! Puis, il mit les écouteurs de son iPod qui ne tardèrent pas à retentir du son entrainant de ses chants grégoriens préférés. Tout en chantant de sa voix de faucet, il se mit en route pour l'église d'un pas enthousiaste, quoiqu'un peu alourdi par sa patte folle et la douleur persistante qu'il ressentait toujours au niveau du fondement.
A son arrivée, une quinzaine de fidèles attendaient déjà dans la nef le début de la messe. Moyenne d'âge 85 ans à vue de doigt mouillé. Et encore, heureusement qu'Ernest "Siegried" Ricard était là pour faire baisser la moyenne : Ernest, grand costaud au crâne rasé et au blouson de la Wehrmacht décoré de divers ornements en fer, malgré ses airs un peu frustes, était quand même un type sympa quand on le connaissait, tenta de se convaincre Justinien.
Il alla saluer chaleureusement tout ce petit monde et -alors qu'il atteignait le pic de son rush de méthamphétamine- prit place derrière l'autel tel Mick Jagger faisant son entrée au Madison Square Garden (ou tout du moins, telle était l'image qui vint à l'esprit de Justinien).
Ce jour-là, le père Justinien B fit son sermon sur le grand effondrement des valeurs qui menaçait de mettre la société à genoux. L'institution sacrée du mariage était bafouée par les forces obscures de la pédérastie et de la tantouzification, sans parler d'internet, ce repaire grouillant de pédophiles, de coprophages dégénérés et de joueurs de jeux vidéos ! Partout la perversion gagnait du terrain et les anges du Jugement Dernier faisaient retentir leurs puissantes trompettes ! Il était temps d'implorer le pardon du Seigneur et de lui confier le salut de son âme avant que ne résonnent les lourds sabots des terribles montures des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse !
A l'issue de l'office, Modeste N'Philémon, le séminariste Camerounais de l'Eglise Sainte-Croix que le bon Dieu avait malheureusement doté d'une taille en rapport avec son prénom -1m12-, vint féliciter le père Justinien pour l'éloquence de son sermon. Justinien remercia son fidèle bras droit, qualificatif qui allait d'ailleurs fort bien à Modeste, que Justinien avait surnommé le trépied de Douala pour des raisons peu avouables mais qui pour le coup ne cadraient plus vraiment avec le prénom du jeune homme.
Vint alors l'heure d'entrevoir les deux fidèles qui étaient restés pour se confesser. Au cours de la confession de Gertrude Conrèche qui dura 45 minutes et fut pour l'essentiel centrée autour de l'histoire d'un petit lapin oublié dans une Citroën Traction Avant du temps où la vieille dame était adolescente, Justinien sentit que les effets de la drogue étaient en train de le lâcher. Vite : un petit rail de coke dans le confessionnal, et ça repart comme papa dans la bonne ! Pardonnée la Gertrude ! Suivant !
C'était Ernest, le skin-head préféré de Justinien. Il avait un air préoccupé... Il avait... Jeté... Un "rastacouère" (sic) dans la Seine ? Hum, ah oui quand même... Ah mais c'est pas bien ça Ernest : que le bon Dieu ne t'y prenne plus ! Bon, pardonné quand même, mais c'est la dernière fois, ok ?
Une fois les confessions terminées, Justinien prit congé des fidèles, fit un énorme bisou à Modeste, troqua son col romain pour une chemise à carreaux et quitta l'église.
Alors qu'il commandait un kebab frites au Turc du coin, il fut encore une fois rattrappé par ses réflexions tourmentées. Comment pouvait-il se permettre de consommer de la drogue dans la maison du Seigneur pendant la confession de ses fils et filles ? Et cette liaison impie qu'il entretenait avec son petit séminariste, comment pouvait-il la justifier alors que dans le même temps il vouait aux gémonies dans ses sermons tout ce qui touchait de près ou de loin à ce que son défunt grand-père avait coutume d'appeler le club du médaillon en donut ? Et qui était-il pour accorder l'absolution à ce connard d'Ernest ?
Non, non... Il était un homme bien... Rien ne pourrait changer cela...
Vite : il fallait qu'il expie ses fautes...

Un quart d'heure plus tard, il parvint à l'entrée du squat où maitresse Jean-Jacques dispensait ses bons offices.
La dominatrice préférée de Justinien avec sa longue crinière blonde, coiffée d'une casquette en cuir d'officier SS et vêtue d'une combinaison de latex et de talons aiguilles, vint lui ouvrir la porte : elle avait vraiment fière allure, songea Justinien en lorgnant la pomme d'Adam saillante et les bras de déménageur de l'être presque androgyne qui se tenait face à lui. Le prêtre ressentit un frisson d'excitation en pensant à la raclée bien méritée qu'il allait se prendre...
Ils arrivèrent dans la salle de torture du donjon, au frontispice de laquelle était accroché un portrait de la maitresse des lieux en costume de Xena la guerrière, ouvrage d'un gout discutable mais indéniablement avant-gardiste qui arborait la célèbre devise de l'établissement en lettres gothiques calligraphiées : "Y a pas de mal à se faire du bien en se faisant du mal".
D'une voix enthousiaste, Justinien félicita Jean-Jacques pour ses nouveaux implants mammaires cloutés : du vrai travail de pro, s'exclama-t-il.
-Ta gueule ! Rétorqua la dominatrice en collant un uppercut si appuyé dans la mâchoire de Justinien qu'il perdit connaissance instantanément et s'éclata la tête par terre.
Lorsqu'il revint à lui quelques minutes plus tard, Justinien était allongé et ligoté pieds nus sur une chaise longue en fer rouillé au confort sommaire. Bien qu'il eût un sacré mal de crâne, il constata avec satisfaction que Maitresse Jean-Jacques avait profité de son inconscience pour le revêtir d'une combinaison de contention en skai rose bonbon. La dominatrice avait pris soin d'accomoder dans sa bouche une pomme retenue par un élastique. Quant à ses yeux, ils étaient entourés d'un savant système de taquets métalliques qui empêchait Justinien de fermer les paupières.
La dominatrice était désormais affairée à tartiner un liquide gluant sur la plante de ses pieds nus. Ca sentait le miel, remarqua-t-il. Etrange...
Il comprit lorsque Jean-Jacques actionna un levier et que s'ouvrit une trappe par laquelle s'engouffra une chèvre à la longue barbichette. Oh non, pas les chatouilles, pensa-t-il tout excité.
Tenant l'animal en laisse, Maitresse Jean-Jacques mit en marche le système hi-fi qui allait jouer en fond sonore la chanson "Je t'aime" de Lara Fabian en boucle au cours des cinq heures de tourments qui suivraient. Puis elle alluma la télévision en face de Justinien et inséra dans le lecteur DVD l'intégrale des interventions de Jean-François Copé à l'Assemblée Nationale. Après quoi, elle lacha l'animal qui se précipita la langue la première sur les pieds de Justinien et se mit à les lécher goulument sans interruption.
Pour la route, Maitresse Jean-Jacques mit un coup de pied retourné dans la face de Justinien, avant de quitter la pièce en laissant sa victime sanguinolente en proie à ses tourments. Là-dessus, elle partit se consacrer à la rédaction de sa thèse de doctorat sur la symbolique héraldique des graphèmes atypiques du Guangxi méridional post dynastie Liao.

Lorsque Justinien fut enfin libéré du donjon, il avait l'impression d'être dans la peau du personnage de Jack Nicholson à la fin de Vol au dessus d'un nid de coucous et de s'être fait passer dessus par une charge de cavalerie lourde mais au moins il se sentait lavé de ses péchés de la journée. Plus que jamais, il sentait qu'il était un juste parmi les justes.
Il était temps pour lui de passer dire bonjour à sa mère.

Christine Boutin était au milieu de sa septième prière de la journée lorsque retentit la sonnette. C'était Justinien, son fils préféré !
Justinien n'était pas seulement un fils pour elle : c'était aussi un petit-fils, de par les merveilleux aléas de la filiation, thème au sujet duquel les Boutin étaient relativement ouverts d'esprit, tant que l'union se déroulait dans le cadre des liens sacrés du mariage.
Elle accueillit son fils petit-fils descendant à bras ouverts et lui proposa une ostie qu'il accepta avec un sourire lumineux auquel il manquait quand-même deux dents.
Lorsqu'elle s'inquiéta de le voir dans un si piteux état, il rétorqua que le match de rugby inter-paroisses de l'après-midi avait été assez physique en mêlée, ce qui expliquait les quelques petites, hum, égratignures de son visage. Justinien cracha discrètement une troisième dent qu'il venait d'achever en croquant l'ostie.
Puis Christine lui demanda comment s'était déroulée le reste de sa journée. Une ribambelle d'images bigarrées traversa l'esprit de Justinien qui finit par s'entendre répondre : "Fort bien, mère. Je crois que nos frères et soeurs ont apprécié mon sermon de ce matin."
-Très bien Justinien, maman est fière de toi ! A propos, avant que j'oublie, pourrais-tu apporter son diner à Junior ?
Justinien détestait quand sa mère l'envoyait apporter son repas à Junior, à fortiori quand il était en pleine montée de méphédrone.
-Heu, j'ai un léger mal de tête... Jean-Domingue ne peut pas y aller ?
-Non mon trésor : il est parti avec Eudes-Preux ratonner du pédé à la sortie du Banana Café. Haha, sacré Jean-Domingue : c'est bien le fils tout craché de son tonton, tiens.
Justinien partit chercher à contrecoeur dans la cuisine deux kilos de viande de boeuf crue Leader Price, la préférée de Junior.
Il pestait intérieurement contre Marie-Immaculée, soeur-cousine de Christine et génitrice de Junior, qui était malheureusement si déjantée de naissance qu'elle vivait enchainée dans le grenier de la propriété familiale depuis qu'elle avait neuf ans. Elle était par conséquent incapable de s'occuper sérieusement de l'homoncule qu'elle avait enfantée, même si elle aimait bien parfois jouer à la poupée avec lui... Mais dès qu'il s'agissait de nourrir Quasimodo ou de changer ses couches XXXL, y avait plus personne, bordel à queues ! Justinien s'en voulut instantanément de ses pensées peu chrétiennes : il était un homme bien, se répéta-t-il. Un homme bien, pour sûr...

Il descendit à la crypte du manoir dans laquelle régnait une odeur de renfermé et de charogne que ne parvenait pas vraiment à effacer la fumée que diffusaient en continu une bonne trentaine d'encensoirs médiévaux. Slalomant entre les croix et les statues de mater dolorosa, Justinien s'approcha à pas de loup du berceau blindé de Junior et, en prenant bien soin de ne pas laisser trainer ses doigts trop près de la cage, balança la côte de boeuf par dessus les barreaux de 2m10. Instantanément, la crypte fut emplie de bruits de bêtes fauves à l'heure de la pitance. Puis, trente secondes plus tard, Junior fit son rot (qui fit penser à Justinien au mélange entre le cri de Chewbacca et la voix du chanteur du groupe Rammstein). Alors, tout redevint calme.
Justinien alluma la télévision accrochée en face du berceau de Junior et lui mit un DVD de Joséphine Ange-Gardien, son émission favorite...

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Laurent Houtand, qui exerçait pour le compte du Dr F le travail de ghost-writer (il rechignait à employer l'équivalent de ce mot en français car il était fan de Martin Luther King) arracha de son calepin la feuille de papier qu'il venait de remplir recto-verso, la chiffonna rageusement et la jeta en direction de la corbeille à papier, qu'il rata pour un demi centimètre.
Non, il ne pouvait pas écrire ça. Il ne pouvait pas se permettre d'exposer au grand jour les sales petits secrets de la famille B... Tous ceux qui s'étaient aventurés dans cette direction avaient connu un funeste destin... Et même si l'article était publié sous le nom de l'éminent Dr F, ils remonteraient jusqu'à lui... Ils le retrouveraient... Et ce jour-là, il serait en grand danger.
Qu'adviendrait-il de Pierrick, son hamster angora, si jamais il lui arrivait quelque chose ? Qui s'occuperait de la pauvre petite bête, pensa-t-il la larme à l'oeil ?
Mieux valait qu'il écrive un article sur les modalités de transhumance des gnous au Mozambique, son principal domaine de compétence. Le Dr F ne manquerait pas de gueuler mais il valait mieux ça plutôt que de se retrouver confronté au courroux de la terrible famille B.
Dehors, un rayon de soleil bienvenu pointait le bout de son nez. Le moment parfait pour une petite promenade de détente, pensa Houtand.

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L'archange Michel se matérialisa en un milliardième de seconde dans le vestibule du bâtiment et sans perdre un tempo, décapita Laurent Houtand d'un fluide coup d'épée à deux mains. Temporairement inconscient de la petite déconvenue qui venait de lui arriver, l'homme continua son chemin sur quelques mètres, puis, alors qu'il se penchait légèrement pour sortir ses clés de sa poche, sa tête se détacha net de son cou, mettant ainsi un terme à ses pérégrinations.
Tout en nettoyant tant bien que mal le merdier sanguinolent qu'il avait laissé, l'archange ne pouvait s'empêcher de penser qu'il se serait délecté de pouvoir réserver le même sort au sulfureux Dr F, commanditaire de Laurent Houtand. Malheureusement, pour des raisons incompréhensibles, il lui avait été formellement interdit de s'en prendre à lui... Un autre archange avait sorti à Michel une histoire à dormir debout... Un blabla à la con en rapport avec les paradoxes temporels et les ruptures de continuum espace-temps qu'on risquait de créer si le Dr F venait à être éliminé, mon cul sur la commode. Il n'avait rien compris mais l'ordre venait soi-disant de tout là-haut, donc pas de discussion possible.
Michel avait rétorqué qu'on s'en tamponnait la nouille des paradoxes temporels, puisque ce foutu Dr F s'évertuait à exposer au grand jour les us et coutumes -certes contestables- des membres de la famille B, de loin les meilleurs porte-paroles de la chrétienté en France. Alors OK, on pouvait imaginer mieux comme représentants de la foi divine mais malheureusement, c'est pas tous les jours qu'on tombait sur un Saint-Augustin ou un Abbé Pierre... Par les temps qui couraient, il fallait faire avec les moyens du bord, racler les fonds de tiroirs et se contenter de ce qu'on avait sous la main. Si on laissait tomber les rares défenseurs de la chrétienté qui restaient en place, faudrait pas venir pleurnicher le jour où on verrait Tariq Ramadan président de la République décrétant la Sharia en égorgeant un agneau sur le balcon de l'Elysée pendant que le pape défilerait en cosplay de princesse Leia en compagnie de Lady Gaga sur le char d'ouverture de la gay pride avec Skrillex en fond sonore, putain de bordel, pesta intérieurement l'archange en jetant la tête de l'infortuné Houtand dans le vide-ordures.

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EPILOGUE
Non loin de là, Pierrick le hamster sortit de son petit lit de paille pour faire des tours de roue. Lorsqu'il en eut marre, il grignota quelques graines, puis sortit de sa cage, que la créature géante bipède qui venait de temps en temps remplir sa gamelle avait pour habitude de laisser entrouverte.
Comme Pierrick avait une mémoire fonctionnelle d'environ huit secondes, il ne se passa guère de temps avant qu'il n'ait totalement oublié le motif de son escapade. "Mais où suis-je", s'interrogea le petit rongeur, soudain préoccupé, avant de repartir le coeur léger huit secondes plus tard.
Il se trouvait à côté d'une grande armature en fer, un peu comme sa cage, mais cylindrique, percée en son sommet, et remplie de boulettes de papier.
L'une des boulettes de papier était curieusement posée à côté de la structure métallique et instinctivement, Pierrick la prit entre ses mâchoires.
Soudain, un faisceau de lumière blanche et pure apparut et éclaira Pierrick. Une voix forte et autoritaire résonna dans son cerveau miniature et instantanément tout s'éclaira pour lui. Il avait été élu pour une mission divine extrêmement importante : ramener cette boulette de papier à la source de la Voix qui résonnait en lui... Il serait le premier animal de l'histoire à endosser de telles responsabilités... Il entrerait dans l'histoire pour toujours... Les saints chanteraient son nom... Il n'avait pas de temps à perdre : son destin, incroyablement périlleux, mais aussi pavé de gloire, l'attendait. Solennellement, il se mit en route pour sa mission sacrée.
Puis il l'oublia et partit faire quelques tours de roue.

jeudi 22 août 2013

Coming soon...

Bon, rapidement : juste pour annoncer qu'un post important sera publié ce samedi. C'est un post qui fâche et qui risque de me faire perdre des lecteurs/rices, voire pire, mais bon comme disait Confucius, on fait pas d'omelettes sans casser d'oeuf de cent ans.
Là où les choses deviennent sérieuses, c'est que j'ai reçu des menaces anonymes m'enjoignant de ne pas publier ce texte sous peine de m'exposer à de très graves ennuis...
Nonobstant, la conscience professionnelle du Dr F prime sur les autres considérations et votre serviteur ne se laissera pas abattre par les lâches tentatives d'intimidation de ces pusillanimes maitres chanteurs...
A très bientôt donc.


lundi 19 août 2013

Sale temps pour les gros

Ces derniers temps, vous êtes nombreux(ses) à m'avoir demandé des recommandations d'entrainement sportif, de diète, de compléments alimentaires et de technique de lancer de nain.
Ainsi donc, l'autre jour, je me suis levé avec la ferme intention de rédiger un petit guide à cet effet pour ceux et celles qui veulent être en forme et au top de la win.
Et puis finalement je suis parti me recoucher mais l'intention y était.

Après plusieurs jours passés à remettre au lendemain la réalisation dudit travail, je me suis enfin mis à l'ouvrage et voici le résultat, que j'ai affectueusement nommé (roulement de tambour)...
LES 10 7 COMMANDEMENTS DU DR. F POUR DEVENIR UNE BETE DE LA JUNGLE

Oui je sais : ça claque pas mal comme titre...
Alors autant le dire d'emblée au risque de décevoir certains, il n'existe pas de raccourci pour être gaulé comme Gerald Butler dans 300, Brad Pitt dans Fight Club, Stallone dans Expandables ou Hulk dans, heu... Hulk. S'il vous arrive de lire l'assemblage de feuilles de PQ en papier glacé nommé Men's Health, vous vous êtes peut-être laissés convaincre que 10 minutes d'abdos et de pompes 2 fois et demi par semaine suffisent à cet effet mais la vérité est que pour en arriver à ce point il faut vraiment se mettre le donut à feu et à sang.
J'aurais bien aimé pouvoir vous dire que vous pouvez vous forger un physique de trois-quart centre des all-blacks en restant l'anu' vissé dans votre fauteuil tout en mangeant des chips et en retweetant les dernières pensées métaphysiques de Valérie Damidot : c'est malheureusement impossible.

Maintenant que les chose sont bien clarifiées, allons-y pour ces 10 7 Commandements :

1) La Force, posséder tu dois

Ce n'est pas moi qui le dit mais maitre Yoda en personne, rien que ça. Donc là on est pas loin de ce qui se fait mieux en termes de vérité fondamentale, vous en conviendrez : sur l'échelle de la sagesse transcendentale, on doit se situer en gros un ou deux degrés au dessus du Bouddha et un cran en dessous de Bernard-Henry Lévy, la référence universelle incontestée en matière de vérité vraie...
Mais laissons pour l'instant de côté cette citation sybilline et observons attentivement cette vidéo pratique qui devrait nous éclairer sur le sens des paroles du petit maitre galactique aux grandes oreilles :


Quels enseignements peut-on tirer de cette triste scène, à part bien sûr que les chimpanzées sont au frisbee ce que Chuck Norris est est à la philosophie Heideggerienne ?
Vous ne voyez pas ?
Observez donc ce sympathique raton-laveur. Sans être sorti de Polytechnique, on peut parvenir à la conclusion que sa force physique ainsi que sa vitesse laissent à désirer, sans parler de l'embonpoint dont il est affublé.
En effet dans un premier temps on constate qu'il succombe bien trop facilement au primate qui l'arrache au buisson et le projette dans le vide ; (oui, j'aime bien les points-virgules : je trouve que ça donne un petit cachet rétro à mes posts, mais ce n'est pas le débat...) puis, alors qu'il vient juste de se vomir sur le béton, il se traine lamentablement jusqu'au conduit d'évacuation à la vitesse d'un Gérard Depardieu au trot et il s'étonne de se faire ratrapper par l'un des singes atrabilaires... Non, vraiment, ce n'est pas sérieux...

Nous avons interviewé Oscar (puisque c'est le prénom auquel répond le raton-laveur) peu après sa mésaventure. Son témoignage nous livre pas mal d'informations intéressantes que nous allons tenter d'analyser :

Dr F : "Bonjour Oscar. Euh... Avant tout, peut-être quelques nouvelles de votre état de santé pour rassurer nos lecteurs ?"

Raton-laveur : "Ca va : j'ai deux cotes cassées, une fêlure bénigne à la queue et une luxation du museau mais rien de grave. Le docteur m'a donné 15 jours d'arrêt de travail mais il dit que je serai sur pattes d'ici qulques jours."

Dr F : "Bien, voila qui est rassurant. Oscar, quel est votre métier ?"

RL : "Je suis employé de bureau à la SNCF"

Dr F : "Bon, j'imagine que ça doit vous laisser pas mal de temps pour mener à bien vos activités sportives ?"

RL : "Effectivement : lorsque je sors du travail le soir vers 16h30, 16h32, je pars faire mon jogging. 45 minutes à chaque fois. Le week-end, je me repose."

Dr F : "Je vois... Vos activités sportives se résument donc à 3h45 de jogging hebdomadaire ?"

RL : "C'est bien cela. Je me plais à me considérer comme un sportif accompli."

Décryptage : ce petit raton-laveur est loin de s'imaginer que pour quelqu'un qui a 3h45 par semaine à consacrer à l'entrainement sportif (une durée respectable et en tout cas suffisante pour atteindre des résultats tout à fait corrects), il s'y prend bien mal pour optimiser sa routine.
La course à pied classique (faible intensité, durée relativement élevée) ou jogging, activité physique la plus pratiquée de par le monde (si l'on fait abstraction de l'amusante activité dite de la bête à deux dos, également connue sous le nom de partie de bigoudi farceur à moustaches), est l'un des efforts les plus inefficients qui soient.
Pourquoi ? Parce que le corps humain (et celui des raton-laveurs, parait-il) s'adapte facilement à tout effort de faible intensité (jogging ou autre) et au final chaque session de course apporte moins de bénéfices que la précédente sur le plan cardiovasculaire et de la perte de poids. Inversement, le risque de blessure "d'usure" (principalement du genou) augmente en fonction de la fréquence des séances.
Dernière chose : contrairement à ce que j'ai pu entendre ça et là, la pratique du jogging ne développe pas la musculature des jambes...

^ Sport d'endurance VS sport de force/explosivité. Tirez vos propres conclusions.

On comprend alors mieux la citation de maitre Yoda. C'est l'entrainement de force qui fait la différence, pas l'entrainement d'endurance (celui-ci a également son importance mais si la routine d'entrainement est bien faite, l'endurance apparait comme un sous-produit de l'entrainement de force, vous me suivez ?)
S'il n'en était pas ainsi, vous vous doutez bien que Yoda aurait dit "l'endurance, posséder tu dois" et là, tout de suite, non seulement ça claque beaucoup moins mais en plus ce n'est pas crédible.

En général, l'objectif de tout effort physique est la progression (si ce n'est pas le cas, inutile de lire le reste de cet article mais ne venez pas vous plaindre après coup que vous vous êtes fait tabasser par une bande de chimpanzés énervés sans pouvoir vous défendre). Or, toute progression s'opère en infligeant un certain niveau de stress à votre corps, et plus particulièrement à vos fibres musculaires. 
On y parvient en déplaçant des poids élevés, que ce soit des poids externes (haltères, sacs de sable, pneus de tracteur, Guy Carlier...) ou le simple poids corporel.
C'est précisément ce qu'on appelle un entrainement de force.

Si cela intéresse suffisamment de lecteurs, on pourra envisager de présenter la routine standard hebdomadaire proposée par le Dr F lors d'un post ultérieur.

2) L'intensité, tu privilégieras

Jean-Alphonse, 19 ans et demi, 1m80 54kg venait juste de s'inscrire à la salle de sport. Il pratiquait le jogging et la danse africaine depuis 4 ans et en avait marre d'avoir un physique de libellule. Il se présenta devant le coach et dit d'une voix de fan de Boy George (qu'il était, par la plus grande des coincidences, même si cela n'est pas notre propos) : "Coach, mon objectif est d'améliorer la définition de mes muscles sans prendre trop de masse musculaire, parce que vous comprenez, les physiques trop musculeux c'est in-sup-por-table et je veux pas devenir comme Arnold Schwarzenegger, hihihi. Et pis ça tombe bien car il parait que c'est en faisant des séries longues avec peu de poids qu'on améliore la définition musculaire. C'est foouuuu comme..."
Jean-Alphonse ne termina jamais sa phrase. Il venait de se faire faucher par le tricycle de Lucas, 2 ans et-demi, fils du coach. Jean-Alphonse ne put encaisser le choc du trois roues lancé à la vitesse vertigineuse de 1,7 km/h : il bascula à la renverse et sa tête heurta le bitume avec un bruit comparable à celui que ferait un oeuf d'autruche jeté depuis le stryge de Notre-dame en atterrisant sur le parvis de la cathédrale : SPLOTCH.

A votre avis, qu'est ce qui est le plus efficace pour la progression physique : soulever une fois 100kg ou 100 fois 1kg ? Pour les mickeys qui ont choisi la deuxième réponse, faudra pas venir larmoyer dans votre costume à plumes multicolores si vous vous faites démembrer par un coup d'épaule d'adolescente anorexique de 15 ans lors d'une bousculade dans la fosse au prochain concert de Mika.
Pour les autres, c'est bien : vous êtes sur le bon chemin.

Alors une bonne fois pour toutes, prenez note : le concept de définition musculaire est trompeur. Un muscle ne peut évoluer que de 2 manières : en prenant du volume (hypertrophie) ou en perdant du volume (atrophie). Il n'y a pas de troisième voie. 
Ce qu'on appelle la définition musculaire est en fait un concept complètement subjectif qui correspond grosso-modo à un faible pourcentage de graisse corporelle (en dessous de 10% pour un homme et 15% pour une femme, on commence à causer) et à un certain niveau (très variable selon les gouts et les couleurs) d'hypertrophie musculaire.
La définition musculaire s'obtient en jouant sur trois paramètres : 

-Entrainement de force en série courtes avec des poids élevés
-Cardio (course à pied, natation, vélo -statique ou non-) en fractionné (= effort intense)
-Diète (cf Commandement suivant. Patience, nous y arrivons...)

3) Comme un gros porc, tu ne boufferas pas


"Geneviève-Charlotte, je ne comprends pas : je fais très attention à ce que je mange et pourtant je grossis", soupira adipeusement Edouard Balladur, tout en lappant une dernière bouchée de ce délicieux mille feuilles aux 17 fruits exotiques d'Amazonie septentrionale agrémenté de son sorbet de fraises du Périgord au Dom Pérignon qui venait conclure un repas par ailleurs composé d'une grande assiette de Langouste au caviar sur son lit de foie gras de canard mordoré à bec plat fourré aux truffes roses de Rocamadour accompagnée d'une demie livre de mortadelle de Bologne, la préférée d'Edouard.

Si vous aussi vous avez un peu d'Edouard Balladur en vous (et vous savez bien que vous en avez...) alors il est temps de reconsidérer la situation.
Virez moi donc le pain, le sucre, les gateaux, les sodas, les bonbons, tout ce qui s'apparente de près ou de loin à la charcuterie, les merguez, le fromage, les Curly et accessoirement toute la nourriture avec un traitement industriel (Edouard n'est bien entendu pas concerné par cette dernière catégorie). Mettez la pédale douce sur les pâtes et le riz.

Si cela intéresse mon cher lecteur, je pourrai éventuellement livrer en exclusivité mondiale la pyramide alimentaire du Dr F dans un prochain post.


4) Aux compléments alimentaires brûleurs de graisse, tu cesseras de croire



Vanessa était toute contente : elle venait de recevoir par la poste ses pastilles Counassa-Burner, résultat d'années de recherches du laboratoire Pigeonex placé sous le haut patronnage du professeur Vladimir-Evander Bensoussan-Imhotep de la Rochefoucault.
Vanessa goba ses pastilles et monta sur la balance : 82 kilos... Elle ne comprenait pas pourquoi elle était si grosse, elle qui agrémentait tous ses repas de laitue et de carottes rapées. C'était vraiment injuste, pensa-t-elle tout en avalant nostalgiquement la dernière bouchée de son pot de Nutella quotidien.
Quelques minutes plus tard, alors qu'elle regardait les Anges de la téléréalité, Vanessa fut prise d'une furieuse envie de faire caca.
L'agglomérat géant de saindoux humain qui lui servait de corps se mit en route vers les toilettes et se ventousa gélatineusement sur la cuvette des gogues.
Ce qui suivit ne sera pas expliqué en détail par décence pour les âmes sensibles qui suivent ce blog. Disons juste que ce fut comparable à la rupture d'une canalisation d'eaux usées dans une prison turque touchée par une épidémie de gastro-entérite. Simone, une grosse mouche bleue aux reflets verts foncés qui en avait pourtant vu d'autres, fut prise d'un haut-le-coeur : sans tarder, elle s'envola pour les toilettes plus accueillantes de Raoul, le voisin du dessous, camionneur de son état.
Trois jours plus tard, Vanessa remonta sur la balance. Elle avait perdu 4 kg. Aucun doute : les pastilles fonctionnaient ! Vite : il fallait qu'elle appelle son amie Nadine pour lui raconter tout ça et lui recommander les pastilles Counassa-Burner !

Décryptage : tous les "brûleurs de graisse" sont en fait des inducteurs de chiasse. Des sortes de dragées Fucca des temps modernes marketo-targettés pour les lectrices de Cosmo et autres charolaises sédentaires lobotomisées : le corps élimine de l'eau en éclusant des litres de caca et Vanessa a l'impression de brûler de la graisse. Mais non en fait. Non seulement la perte de poids n'est pas durable mais en plus le corps se déshydrate avec tous les dangers que cela suppose. Certains compléments alimentaires peuvent en revanche être très utiles pour le contrôle de la prise de poids. Par exemple les stimulants (caféine, éphédrine, DMAA...) agissent comme des coupe-faim. Très utile si vous êtes pris d'une envie de grignoter.


5) Aux mythes de diététique et d'entrainement, tu cesseras de croire























Il serait trop long d'établir une liste exhaustive de toutes les contre-vérités que j'ai pu entendre ça et là au sujet de la diététique et de l'entrainement. 
Voici donc une méthode simple, testée et approuvée, pour détecter les mythes de diététique et de sport : si quelqu'un qui n'est ni diététicien, ni coach sportif, ni le Dr F en personne vous sort une phrase structurée comme suit : "manger/pratiquer [insérer aliment ou activité] [insérer modalité, fréquence hebdomadaire ou autre donnée métaphysique sortie du trou de balle de la tante Yvonne] a un impact positif/négatif sur [insérer paramètre fonctionnel lié à la santé]" --> La probabilité qu'il ait tort est supérieure à 80% : ignorez-le.
Les 20% de véracité correspondent aux enfoncements de portes ouvertes de type "manger des broccolis est bon pour vous" ou encore "pratiquer le base-jump en wing suit peut gravement nuire à la santé."


6) Les machines de fitness, tu n'utiliseras pas

Les machines de fitness (hormis vélo statique et tapis de course et en général les machines faites pour le cardio qui ont leur utilité) sont des bouses inutiles qui ne doivent leur existence qu'au marketing du fitness et à la crédulité des masses. En termes de progression physique, elles sont aussi utiles qu'un cours de physique nucléaire dispensé par Véronique Genest. Evitez-les donc comme la peste.
Plusieurs raisons à cela :
-Elles utilisent un mécanisme guidé et donc laissent de côté le travail de stabilisation, tout aussi important que le travail de mouvement. En plus, l'utilisateur a parfois tendance à compenser l'absence de travail de stabilisation en travaillant avec des poids trop élevés, d'où risque de blessure.
-Leurs dimensions ne sont pas spécifiquement adaptées à la morphologie de chacun des utilisateurs
-Elles reproduisent des mouvements qui ne sont pas naturels. Les muscles ne travaillent donc pas de manière fonctionnelle : autant pisser dans un Stradivarius en chantant du Demis Roussos avec une plume rose dans le claque-bourbe.
En bref les machines de fitness sont un peu comme Valérie Trierweiler : omniprésentes, mais ne servant à rien, à part à blesser. L'histoire ne dit pas si Ségolène Royal utilise des machines de fitness...

Pour finir cette section, j'ai compilé une short-list des personnalités qui s'entrainent avec des machines de fitness versus d'autres qui s'entrainent avec des poids libres / poids corporel :

Machines de fitness :

Patrick Juvet

Michou


Poids libres / poids corporel :


Quinton "Rampage" Jackson alias le poète

Ce bon vieux Genki Sudo

Je vous laisse choisir votre camp les enfants. Et le premier que j'entends chanter "♬♪ Où sont les feeeeemmes  ♬♪ ?" sera envoyé de force en vacances avec Vladimir Poutine pour un petit boot-camp de remise en forme. Au programme, cours de catch à main nue contre les ours de Sibérie prodigué par Vladimir en personne.

7) Fit et skinny-fat, tu ne confondras pas

Comment différencie-t-on le fit du skinny-fat ? Très simple :

Skinny-fat ^


Fit ^

Vous noterez que ces deux individus ont certainement fière allure lorsqu'ils passent leur plus beau smoking de soirée. Néanmoins on constate que le premier d'entre eux, bien que d'apparence svelte à première vue, ferait bien de perdre ses poignées d'amour et de muscler son jeu s'il ne veut pas avoir de déconvenues, Robert. Encore un à qui une année d'entrainement avec le Dr F ne ferait pas de mal.

Alors maintenant, un petit travail d'évaluation personnelle : lequel de ces deux physiques vous correspond le plus ? Allez un petit effort...

Aucun des deux ?
Alors c'est sans doute que vous êtes dans le cas du troisième type de morphologie, que je n'ai pas encore évoqué...

Mais consolez-vous :


En vous remerciant...