Votre grand-mère vous l'avait pourtant bien dit : "ne bois surtout pas ce truc, là, comment ça s'appelle déjà ? Oui, c'est ça, la Boule Raide : c'est fait à partir de semence de taureau OGM radioactive !! Les taureaux sont élevés en Chine dans des fermes clandestines et sont nourris exclusivement à base de nems de raton-laveur périmés, d'extrait de bile de Jean-Luc Mélanchon, de seizium 137 et de saucisses de Francfort Leader Price. La cousine de Gertrude Braquemuche a laché le contenu des ses intestins en public lors du repas annuel des soutiens de campagne de Christine Boutin après avoir bu une de ces canettes de Boule Raide. Après quoi elle s'est mise à convulser dans ses excréments et a fait une descente d'organes externalisée de stade 4 doublée d'un effondrement transversal du péritoine. Le docteur qui l'a examinée par la suite a déclaré qu'il n'avait jamais vu un tel chantier de toute sa vie. Crois-moi : c'était vraiment pas beau à voir... D'ailleurs ils ont malheureusement dû greffer un anus artificiel à la pauvre femme, mais c'est une autre histoire. Donc écoute-moi bien mon petit fils : ne bois pas ça ou alors tu peux te brosser pour toucher ton héritage, tu m'entends !?"
Comme vous pouvez le constater, il était temps que votre serviteur le Docteur F vienne rétablir un semblant de sérieux dans tout ce bazar. Commençons par le commencement : qu'est ce donc qu'une energy drink ?
Première petite colle : comment traduit-on energy drink en français ?
Ceux qui ont répondu boisson énergétique ont perdu et se verront remettre pour la peine des tickets pour le prochain spectacle de Patrick Timsit à la halle de Romorantin. Les boissons énergétiques sont celles qui sont faites à l'usage des sportifs d'endurance. Elles contiennent des sels minéraux, des vitamines et autres ingrédients, mais pas de substances stimulantes. Elles sont surtout efficaces pour la récupération après un effort sportif prolongé, mais je digresse.
La bonne traduction est bien entendu boisson énergisante.
Passons maintenant aux choses sérieuses : que trouve-t-on dans ces fameuses boissons énergisantes qui font si peur à votre mère-grand ?
On ne va pas revenir en détail sur les édulcorants ou le sucre (en l'occurence, le syrop de glucose) que contiennent ces boissons. Il suffit de savoir que les quantités sont comparables à celles rencontrées dans les sodas type Coca ou autre.
27 grammes de sucre dans 25 cl de Coca (soit plus de 5 morceaux de sucre standard. Ah oui, quand même... Qui a dit suicide calorique ?), idem dans le Red Bull (non light) et 21 grammes dans un verre de jus d'orange pressée (non, le sucre du jus d'orange n'est pas moins générateur de prise de poids que le sucre d'un soda. C'est un autre débat de toute façon. Peut-être qu'on l'abordera dans un prochain post).
Dans le cas des boissons light, le glucose est remplacé la plupart du temps par le traditionnel mix aspartame / acésulfame de potassium, deux des édulcorants les plus utilisés de l'industrie agro-alimentaire (on peut aussi citer le sucralose). On ne vas pas refaire le débat de la toxicité putative de l'aspartame : suffit de préciser que le consensus scientifique actuel plaide globalement (mais pas unanimement) pour sa non-toxicité lorsqu'il est consommé dans des doses raisonnables.
Contrairement aux idées reçues, la caféine est l'unique ingrédient des energy drinks qui ait un effet stimulant significatif.
Je vais le réécrire car cette information semble difficile à intégrer pour beaucoup de monde : les energy drinks classiques que l'on trouve dans le commerce ne tirent leur effet énergisant que de la bonne vieille caféine (petit rappel pour les petits malins qui disent que le guarana aussi procure un effet énergisant : vrai mais le guarana contient lui-même de la caféine et il s'agit là de la seule substance qui lui confère son effet stimulant donc le serpent se mord la queue sur ce coup là, n'est ce pas ?).
D'ailleurs à ce sujet, savez-vous pourquoi les chiens s'auto-lèchent les boules ?
...
Personne ?
...
Réponse : parce qu'ils peuvent.
Mais revenons à nos moutons...
Une très petite minorité de boissons énergisantes contiennent certes des agents naturels aux propriétés légèrement énergisantes (Ginseng Panax par ex.) mais systématiquement en quantités bien trop faibles pour avoir un quelconque effet.
Pour que vous vous fassiez une idée, voici les contenus en caféine de certaines boissons usuelles :
Canette de Coke (330ml) : 32mg
Café expresso (50ml): 100mg aprox.
Canette de Red Bull (250ml) : 80mg
Canette de Monster Energy (473ml) : 160mg
Mais qu'est ce que c'est que la caféine au fait ?
La caféine estune substance alimentaire la substance psychoactive la plus consommée au monde. Techniquement c'est une drogue, même si elle est légale partout à ma connaissance. Son potentiel addictif est considéré comme assez élevé par les spécialistes (si vous êtes buveur de café régulier et que vous en doutez, faites une petite expérience pour le plaisir : essayez de vous priver de kawa pendant une semaine et délectez-vous des résultats...), en gros du même niveau que le MDMA (Ecstasy dans le langage de votre grand-mère votre père).
A partir de 300 milligrames de caféine en moyenne (évidemment cette quantité varie selon les personnes), soit en gros 3 expressos, les effets secondaires (anxiété, tremblements, déshydratation, furieuse envie de regarder L'amour est dans le pré...) commencent à se manifester. Pas convaincu ? Allez donc vous faire 5 double expressos au bistrot du coin : à cette dose là, ça devrait commencer à picoter.
En un mot comme en 100 : la caféine a beau être omniprésente, c'est tout sauf une substance anodine pour l'organisme.
Poursuivons avec la fameuse taurine, cette substance mystérieuse qui fait tant peur à votre grand-mère et qui -c'est bien connu- a pour conséquence malheureuse de créer chez ceux qui la consomment un deuxième orifice rectal et parfois de faire pousser aléatoirement un testicule de gnou sous le nez, ce qui peut faire un peu désordre en réunion de famille, vous en conviendrez.
Rétablissons un peu de vérité dans ces counnasseries : premièrement, la taurine ne provient pas du sang de taureau ou de son liquide séminal comme j'ai pu écouter ça et là. Elle ne doit son nom qu'au fait qu'elle a été découverte pour la première fois dans la bile du taureau, ce qui ne veut pas dire qu'on ne la trouve qu'exclusivement chez les taureaux, vous me suivez ?
La taurine existe naturellement dans le corps humain et elle est un élément crucial pour son bon fonctionnement. Elle est impliquée dans un très grand nombre de processus cardiaques, digestifs et musculaires.
Selon l'EFSA (European Food and Safety Authority), la taurine contenue dans les energy drinks ne constitue en aucun cas un risque pour la santé.
C'est assez fascinant à quel point tout le monde a des idées reçues sur cette malheureuse substance qui n'a jamais rien demandé à personne... En fait si je voulais me hasarder à un petit parallèle en paille, je dirais que la taurine est aux substances alimentaires ce que Michel Rocard est aux hommes politiques : un brave type bien intentionné et pas si inutile que ça mais mal aimé du grand public puisqu'ayant fait l'objet de calomnies et de rumeurs assassines (outre le fait qu'on ne comprend rien à ce qu'il raconte mais c'est encore une fois un débat connexe n'ayant rien à voir).
Passons maintenant à l'obscur glucuronolactone. Derrière ce nom à coucher dehors se cache l'un des principaux composants des tissus conjonctifs du corps humain. Il est utilisé dans les Energy Drinks pour ses supposées vertus détoxicantes. De même que pour la taurine, l'EFSA conclut que la consommation de glucurolact... de gluroco... de glucuru... de cette substance, même à haute dose, n'induit aucun risque pour la santé.
Le glucuronolactone a connu son petit moment de gloire en l'an 2000 lorsqu'est apparue sur internet une curieuse rumeur selon laquelle il s'agissait en fait d'un stimulant extrêmement toxique développé dans les années 60 par l'armée US pour transformer les soldats américains en bêtes assoiffées de sang.
L'instigateur de la rumeur n'a jamais été identifié mais votre grand-mère est fortement suspectée...
Passons rapidement sur les autres ingrédients qu'on peut retrouver dans les energy drinks. Les vitamines (principalement du groupe B) se retrouvent souvent en quantité si basses que leur impact est négligeable. Idem pour les extraits naturels (Ginseng, Ginkgo Biloba ou autres...), parfois présents mais systématiquement sous-dosés.
Existe-t-il des interactions ?
Pas entre les ingrédients mêmes de la boisson énergisante en tout cas (jusqu'à preuve du contraire...).
En fait, le problème survient lorsqu'on mélange les energy drinks avec de l'alcool (condoléances aux amateurs de Jagerbomb). La caféine et la biture ne font effectivement pas très bon ménage. Notez que l'effet reviendrait au même si on mélangeait du café (à dose de caféine équivalente) avec de l'alcool, avec en plus un gout de chiotte assez marqué.
En bref, l'alcool est un dépresseur du système nerveux central et la caféine est un stimulant : en langage de junkie, on dit qu'on combine un 'upper' et un 'downer', ce qui est le plus souvent déconseillé dans le petit monde de la déglingue. La combinaison produit des effets indésirables qui augmentent en fonction doses ingérées.
Ajoutez à cela que les deux substances sont des diurétiques : déshydratation rapide garantie.
Sans oublier que les energy drinks sont la plupart du temps des boissons gaseuses : les bulles d'acide carbonique accélèrent l'absorption de l'alcool par l'organisme...
Enfin, cerise sur le gateau : l'effet stimulant de la caféine diminue la sensation d'ébriété, et donc "chuis pas bourré Francis : remets-moi donc une tournée d'Absinthe Red Bull ! Oui je rentre en voiture, pourquoi ?"
En résumé pour votre grand-mère :
-Energy Drink tout seul = pas de quoi casser 3 pattes à un canard
-Excès d'energy drink + excès d'alcool = pas bien
En vous remerciant.
Comme vous pouvez le constater, il était temps que votre serviteur le Docteur F vienne rétablir un semblant de sérieux dans tout ce bazar. Commençons par le commencement : qu'est ce donc qu'une energy drink ?
Première petite colle : comment traduit-on energy drink en français ?
Ceux qui ont répondu boisson énergétique ont perdu et se verront remettre pour la peine des tickets pour le prochain spectacle de Patrick Timsit à la halle de Romorantin. Les boissons énergétiques sont celles qui sont faites à l'usage des sportifs d'endurance. Elles contiennent des sels minéraux, des vitamines et autres ingrédients, mais pas de substances stimulantes. Elles sont surtout efficaces pour la récupération après un effort sportif prolongé, mais je digresse.
La bonne traduction est bien entendu boisson énergisante.
Passons maintenant aux choses sérieuses : que trouve-t-on dans ces fameuses boissons énergisantes qui font si peur à votre mère-grand ?
On ne va pas revenir en détail sur les édulcorants ou le sucre (en l'occurence, le syrop de glucose) que contiennent ces boissons. Il suffit de savoir que les quantités sont comparables à celles rencontrées dans les sodas type Coca ou autre.
27 grammes de sucre dans 25 cl de Coca (soit plus de 5 morceaux de sucre standard. Ah oui, quand même... Qui a dit suicide calorique ?), idem dans le Red Bull (non light) et 21 grammes dans un verre de jus d'orange pressée (non, le sucre du jus d'orange n'est pas moins générateur de prise de poids que le sucre d'un soda. C'est un autre débat de toute façon. Peut-être qu'on l'abordera dans un prochain post).
Dans le cas des boissons light, le glucose est remplacé la plupart du temps par le traditionnel mix aspartame / acésulfame de potassium, deux des édulcorants les plus utilisés de l'industrie agro-alimentaire (on peut aussi citer le sucralose). On ne vas pas refaire le débat de la toxicité putative de l'aspartame : suffit de préciser que le consensus scientifique actuel plaide globalement (mais pas unanimement) pour sa non-toxicité lorsqu'il est consommé dans des doses raisonnables.
Contrairement aux idées reçues, la caféine est l'unique ingrédient des energy drinks qui ait un effet stimulant significatif.
Je vais le réécrire car cette information semble difficile à intégrer pour beaucoup de monde : les energy drinks classiques que l'on trouve dans le commerce ne tirent leur effet énergisant que de la bonne vieille caféine (petit rappel pour les petits malins qui disent que le guarana aussi procure un effet énergisant : vrai mais le guarana contient lui-même de la caféine et il s'agit là de la seule substance qui lui confère son effet stimulant donc le serpent se mord la queue sur ce coup là, n'est ce pas ?).
D'ailleurs à ce sujet, savez-vous pourquoi les chiens s'auto-lèchent les boules ?
...
Personne ?
...
Réponse : parce qu'ils peuvent.
Mais revenons à nos moutons...
Une très petite minorité de boissons énergisantes contiennent certes des agents naturels aux propriétés légèrement énergisantes (Ginseng Panax par ex.) mais systématiquement en quantités bien trop faibles pour avoir un quelconque effet.
Pour que vous vous fassiez une idée, voici les contenus en caféine de certaines boissons usuelles :
Canette de Coke (330ml) : 32mg
Café expresso (50ml): 100mg aprox.
Canette de Red Bull (250ml) : 80mg
Canette de Monster Energy (473ml) : 160mg
Mais qu'est ce que c'est que la caféine au fait ?
La caféine est
A partir de 300 milligrames de caféine en moyenne (évidemment cette quantité varie selon les personnes), soit en gros 3 expressos, les effets secondaires (anxiété, tremblements, déshydratation, furieuse envie de regarder L'amour est dans le pré...) commencent à se manifester. Pas convaincu ? Allez donc vous faire 5 double expressos au bistrot du coin : à cette dose là, ça devrait commencer à picoter.
En un mot comme en 100 : la caféine a beau être omniprésente, c'est tout sauf une substance anodine pour l'organisme.
Poursuivons avec la fameuse taurine, cette substance mystérieuse qui fait tant peur à votre grand-mère et qui -c'est bien connu- a pour conséquence malheureuse de créer chez ceux qui la consomment un deuxième orifice rectal et parfois de faire pousser aléatoirement un testicule de gnou sous le nez, ce qui peut faire un peu désordre en réunion de famille, vous en conviendrez.
Rétablissons un peu de vérité dans ces counnasseries : premièrement, la taurine ne provient pas du sang de taureau ou de son liquide séminal comme j'ai pu écouter ça et là. Elle ne doit son nom qu'au fait qu'elle a été découverte pour la première fois dans la bile du taureau, ce qui ne veut pas dire qu'on ne la trouve qu'exclusivement chez les taureaux, vous me suivez ?
La taurine existe naturellement dans le corps humain et elle est un élément crucial pour son bon fonctionnement. Elle est impliquée dans un très grand nombre de processus cardiaques, digestifs et musculaires.
Selon l'EFSA (European Food and Safety Authority), la taurine contenue dans les energy drinks ne constitue en aucun cas un risque pour la santé.
C'est assez fascinant à quel point tout le monde a des idées reçues sur cette malheureuse substance qui n'a jamais rien demandé à personne... En fait si je voulais me hasarder à un petit parallèle en paille, je dirais que la taurine est aux substances alimentaires ce que Michel Rocard est aux hommes politiques : un brave type bien intentionné et pas si inutile que ça mais mal aimé du grand public puisqu'ayant fait l'objet de calomnies et de rumeurs assassines (outre le fait qu'on ne comprend rien à ce qu'il raconte mais c'est encore une fois un débat connexe n'ayant rien à voir).
Passons maintenant à l'obscur glucuronolactone. Derrière ce nom à coucher dehors se cache l'un des principaux composants des tissus conjonctifs du corps humain. Il est utilisé dans les Energy Drinks pour ses supposées vertus détoxicantes. De même que pour la taurine, l'EFSA conclut que la consommation de glucurolact... de gluroco... de glucuru... de cette substance, même à haute dose, n'induit aucun risque pour la santé.
Le glucuronolactone a connu son petit moment de gloire en l'an 2000 lorsqu'est apparue sur internet une curieuse rumeur selon laquelle il s'agissait en fait d'un stimulant extrêmement toxique développé dans les années 60 par l'armée US pour transformer les soldats américains en bêtes assoiffées de sang.
L'instigateur de la rumeur n'a jamais été identifié mais votre grand-mère est fortement suspectée...
Passons rapidement sur les autres ingrédients qu'on peut retrouver dans les energy drinks. Les vitamines (principalement du groupe B) se retrouvent souvent en quantité si basses que leur impact est négligeable. Idem pour les extraits naturels (Ginseng, Ginkgo Biloba ou autres...), parfois présents mais systématiquement sous-dosés.
Existe-t-il des interactions ?
Pas entre les ingrédients mêmes de la boisson énergisante en tout cas (jusqu'à preuve du contraire...).
En fait, le problème survient lorsqu'on mélange les energy drinks avec de l'alcool (condoléances aux amateurs de Jagerbomb). La caféine et la biture ne font effectivement pas très bon ménage. Notez que l'effet reviendrait au même si on mélangeait du café (à dose de caféine équivalente) avec de l'alcool, avec en plus un gout de chiotte assez marqué.
En bref, l'alcool est un dépresseur du système nerveux central et la caféine est un stimulant : en langage de junkie, on dit qu'on combine un 'upper' et un 'downer', ce qui est le plus souvent déconseillé dans le petit monde de la déglingue. La combinaison produit des effets indésirables qui augmentent en fonction doses ingérées.
Ajoutez à cela que les deux substances sont des diurétiques : déshydratation rapide garantie.
Sans oublier que les energy drinks sont la plupart du temps des boissons gaseuses : les bulles d'acide carbonique accélèrent l'absorption de l'alcool par l'organisme...
Enfin, cerise sur le gateau : l'effet stimulant de la caféine diminue la sensation d'ébriété, et donc "chuis pas bourré Francis : remets-moi donc une tournée d'Absinthe Red Bull ! Oui je rentre en voiture, pourquoi ?"
En résumé pour votre grand-mère :
-Energy Drink tout seul = pas de quoi casser 3 pattes à un canard
-Excès d'energy drink + excès d'alcool = pas bien
En vous remerciant.
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